LE MYANMAR
LE MYANMAR
Lettres birmanes
En route vers ce merveilleux pays, Inscrit depuis de longues
années à notre programme de voyage, et que seule la junte birmane avait à de nombreuses fois
contrecarrée notre projet.
Nous nous posions un
certain nombre de questions :
Fallait il ou ne faillait il pas visiter ce pays ?
Séjourner dans ce pays
ce n’était pas cautionner le régime qui gardait emprisonnés ?
Aung San Suu Kyi,
assignée à résidence depuis 20 ans, n’avait elle pas appelée au boycott des
intérêts de la junte ?
La firme Total et nous
français ne serions nous pas coupables de soutenir la junte au pouvoir en
faisant travailler de force les paysans ? (lire l’avis du guide du routard)
Nous avons suivi ses
conseils à la lettre comme d’habitude (pas d’hôtel d’état etc)
Et bien temps pis nous
partirons ! et comme d’habitude
nous irons nous faire une idée sur place même si les élections sont proches de
notre jour d’arrivée, même si l’on peut craindre des mouvements de révolte
comme celui des moines de 2007 qui nous avait fait écarter de notre route du
tour du monde les merveilles birmanes.
Et puis ne va t’on pas
libérer une nouvelle fois « LA DAME DE RANGOON ».
Le voyage
Après avoir obtenu nos
visas (25€ par personne) nous avons choisi de partir avec MALAYSIAN AIRWAY pour
825€ par personne). Départ le 16 novembre 2010 avec un stop de 7 h à KUALA
LUMPUR .
Yangoon la capitale déchue
Nous avions réservé dans
l’ancienne capitale Rangoon au Three seasons hôtel dans la vieille ville phyuang@mptmail.net.mn)
(20 us $ la chambre)
Après 20 h de voyage
nous découvrons enfin YANGOON !
La ville a perdu son
statut de capitale en 2005, les militaires dans un délire paranoïaque ont
transféré la capitale à 300 km au nord, peur de la concentration de personnes
dans l’ancienne capitale difficile à contrôler ?
(nous apercevrons du
train cette nouvelle ville Naypyidawen construite en rase campagne, cela a
nécessité le déménagement de tout le personnel ce qui explique un peu le déclin
de Yangoon).
Arrivée à l’hôtel nous
effectuons le change, ici le taux est variable selon la valeur des billets à changer.
Le taux plus faible que celui pratiqué au marché et dans la rue mais attention
au change dans la rue (voir l’anecdote à lire en fin de récit, où nous avons
voulu tester cette pratique).
L’hôtel est vraiment
sympa ambiance familiale et routarde la
patronne très avenante est aux petits soins.
Nos premiers pas dans la ville
Toujours ce même
enchantement que l’Asie nous procure, cette activité dans les rues, elles sont pleines
de petits commerces, les visages sont souriants.
Mais YANGOON dégage
déjà une autre atmosphère que les autres grandes cités de cette partie du monde,
notre première remarque fut cette ressemblance avec LA HAVANNE à CUBA, même
bâtiments aux façades décrépies ; même fils électriques à la pendouille
dans tous les sens, même caniveaux à ciel ouvert, Ici les bâtiments révèlent
l’ancienne présence coloniale anglaise, tout semble à l’abandon, des jardins aux
herbes folles, ou jonchés de détritus, des bâtiments abandonnés, même celui du misnister’s office où sont basés des
éléments de la police qui ressemble plus à un squat qu’a une caserne.
La ville est comme
stoppée dans un élan, sans aucune comparaison avec HANOI, SAIGON, BANGKOK ou les villes chinoises que nous avons
traversées, ces villes sont dans une
autre époque.
Le temps semble s’être
figé, il y a 50 ans lors de l’instauration de la dictature, pourtant au fil de
nos pas nous trouvons que la ballade est agréable, pas de harcèlement des vendeurs,
pas de mobylettes pétaradantes, (elles sont interdites ou réservées aux
collaborateurs du pouvoir) .
Mais au delà des sourires, nous côtoyons aussi au détour des ruelles des
scènes qui nous rappellent la pauvreté des habitants, (le Myanmar malgré ses
richesses est classé dans les pays les plus pauvres d’Asie).
Nous resterons longtemps marqués par la vue
de ces femmes accroupies autour d’un crâne de vache dont elles pèlent avec une lame de rasoir de fines
pellicules de chair restées collées à l’os.
La pagode Shwedagon
Depuis 2500 ans elle veille sur la ville
du haut de la colline, elle est vraiment impressionnante, les touristes
accèdent par un ascenseur après avoir
réglé le ticket (5$).
La surprise est totale lorsque nous
accédons sur le plateau, autour de l’immense stupa centrale de 100m de haut 43
m de diamètre, recouvert de 700 kg d’or, il y a
une multitude de petites pagodes, petits temples, aires de repos de statues colorées.
.
Ces petits bâtiments ont été offerts par
de riches familles, nous découvrons des petits oratoires représentant tous les
jours de la semaine, les birmans arrosent la tête des différentes statues
représentant le jour de leur naissance.
En rentrant nous passons à la gare
centrale pour acheter nos billet de train pour Mandalay, la gare est vraiment
étrange, cela se complique un peu car toutes les informations sont en
caractères birmans et peu de birman parle l’anglais. Après avoir présenté nos passeports,
l’employé rédige trois formulaires
papier avec Carbonne….(nous avions oublié l’existence du papier carbone). Nous
réglons les 30$ par personne départ demain matin 6 h ;
LE TRAIN
Les trains birmans partent parfois en
retard mais parfois aussi en avance.
Difficile de trouver son wagon, nous
obtenons assez rapidement de l’aide de la part des passagers birmans, ils sont vraiment sympas.
Le train démarre à l’heure et le
spectacle commence. Le train brinqueballe dans tous les sens.
Dès la sortie de la ville après avoir
circulé auprès des quartiers chics de Yangon, nous découvrons la campagne avec
ces rizières à perte de vue, les paysans au travail dans les champs, les
buffles qui tractent des chariots, les femmes qui lavent leur linge dans de
petits étangs.
A chaque traversée de village le
train est pris d’assaut par des nuées de vendeurs ambulants, nous voyons
arriver le bibliothécaire qui tire d’une grande besace des bouquins ; tous
couverts, des BD, des mangas,
chaque passager choisit et le bibliothécaire note la place et les références
des livres empruntés sur un petit calepin. Passe aussi de la nourriture, riz,
soupe, friandises, boissons, poissons séchés, un homme passe avec une demi-douzaine
de canards fumés.
Un arrêt en gare de la nouvelle
capitale Naypyidawen. La ville est entièrement bétonnée en rase campagne. Elle ressemble à un bunker.
Malgré la fatigue, nous passerons 19 heures
dans le train dont les sièges ne sont pas dès plus confortables, mais nous ne nous
sommes pas ennuyés.
MANDALAY
L’ancienne capitale Birmane est
située à 600 km de Yangon au centre du pays.
Avec ses 150 monastères, on ressent ici l’importance de la foie
Bouddhique,
Nous dormons au ROYAL CITY HOTEL un
petit hôtel de type chinois à proximité du palais.
Nous ferons le tour des remparts qui
ferme le palais. Le long des douves se pressent les habitants pour faire leur
jogging ou des exercice physiques à la chinoise ou tout simplement profiter de
la fraicheur.
Notre première visite sera pour la
maison du roi Mindon avec son architecture
particulière, il est entièrement construit en teck, le toit est superbe
et les façades sont couvertes de sculptures finement ciselées.
A côté le monastère d’ATUMASHI KYAUNG
ne présente aucun intérêt.
La pagode de KUTHODAW est par contre
très agréable avec ses petits stupas qui renferment chacune une stèle (il y en
a 729 ) où est gravé « le
canon » qui est la règle de décisions solennelles du bouddhisme.
Nous attaquons l’ascension de la
colline Mandalay par l’un des trois chemins couverts, 1700 marches, le parcours est entrecoupé par des paliers où sont installés
de petits temples et oratoires, toute
une population de vie accrochée à la colline
.
Au sommet sur la plateforme de la
pagode, la vue sur la ville est très belle, nous découvrons l’étendue de la
vallée et les nombreux monastères au pied de la colline. Comme dans tous les
temples de nombreux birmans prient et font des offrandes.
Nous quittons la pagode par la
route et visitons le palais royal. Il est situé au milieu d’un parc occupé
par l’armée, il sert de garnison ce qui ne nous empêche pas de croiser un
troupeau de vaches ?. L’accès est sévèrement gardé et des panneaux vous
informent des zones interdites.
Le palais reconstruit après la dernière
guerre n’est pas en très bon état, les
planches disjointes, les toitures en tôles, les peintures rouge et or font de
cet ensemble une représentation un peu pauvre, il est vide.
Un repas BIRMAN dans la soirée pour
6200 Ks vraiment très bon.
En rentrant nous négocions le Taxi
bleu. Une voiturette pétaradante avec
deux banquettes à l’arrière, le tarif
est de 17000ks pour la journée.
LES TEMPLES AUTOUR DE MANDALAY
Tôt le matin nous retrouvons notre taxy bleu. Nous partons pour AMARAPURA situé à 13 km de
la ville. La circulation est intense.
Nous découvrons ce pont de U
Bein construit en teck, il surplombe un
lac sur 1,2 km.
Beaucoup de birmans se promènent ou
traversent ce pont pour rejoindre les temples, ils sont accostés par une noria de
photographes qui leur proposent d’immortaliser leur visite.
Nous rejoignons le monastère pour
assister au déjeuner des moines, ils forment une longue file et se font servir par des bénévoles. Le calme est gâché par de nombreux touristes
débarquant de cars, c’est l’attraction.
Nous quittons ce lieu, un peu honteux
d’avoir participé à cette mascarade, nous flânons dans le monastère pour
entrevoir les salles d’études et les habitations des moines.
INWA
Après avoir traversé le fleuve en
barque et refusé d’emprunter les calèches qui sont un vrai attrape-touriste,
nous parcourons la petite île à pied.
Nous sommes dans un autre univers,
c’est la campagne avec ses petites maisons sur pilotis, les enfants courent,
tendent une ficelle en travers de la route pour empocher quelques bonbons, ils
sont souriants.
Nous découvrons le temple da
Manhagand hayon entièrement en bois sculpté.
Nous décidons de faire du stop et une camionnette
s’arrête rapidement avec à bord toute une famille. Ils nous feront faire
l’ensemble de la visite jusqu’à la pagode de Kyauktawgyi.
Nous continuons la visite par le
temple de Maha Aung Mye Bon Zan, puis le monastère de BAGAYA lui aussi entièrement en bois avec des très
beaux ornements sculptés. Il abrite une école pour enfants défavorisés, nous déposons nos stylos auprès du moine chargé de leur instruction.
Nous terminerons par la tour penchée dite « tour du pays » haute de 27 m, elle offre une belle vue sur
l’ile, le fleuve et le pont qui nous mènera à SAGAING.
La visite de l’ensemble des sites est
impossible, si l’on souhaite faire le tour des trois citées dans la journée. La calèche est surement le bon moyen, mais attention
c’est aussi un attrape touriste, le prix
annoncé n’est pas toujours respecté.
SAGAIN
La ville comprenant plusieurs centaines de monastères,
BOUDHA en personne serait venu sur cette colline.
La vue du haut de la plateforme du
temple est vraiment superbe, on peut y voir les dizaines de stupas, les différents monastères bâtis au flanc de
la colline qui surplombe le fleuve.
Nous passerons la soirée à flâner
dans les rues, c’est dimanche, nous assisterons à une partie de CHINION, ce sport de balle est
très apprécié des birmans. Les joueurs doivent maintenir la balle le plus
longtemps en l’air en la frappant avec les pieds.
Dernier jour, nous partons faire un
tour de marché et terminer notre séjour par la visite de la pagode de Mahamuni.
C’est la plus prestigieuse, le monde
est partout il y a de nombreuses boutiques
qui se trouvent de chaque coté des
longues allées couvertes menant à la pagode, des statues de marbre, de bois, en
métal, des offrandes de toutes les sortes, fleurs, fruits etc.
Au centre trône le BOUDHA que seuls
les hommes sont autorisés à approcher pour coller des feuilles d’or, la statue
est toute difforme, la couche d’or mesure près de 20 cm sur sa poitrine (dixit
le GDR), les femmes restent prier dans
une zone réservée à l’écart.
Dans la cour nous trouvons les très
belles statues KHMERES ramenées du temple d’ANKOR.
Dans la cour il y a de nombreux mendiants,
l’ambiance est toutefois très agréable et nous passons un bon moment parmi les sculpteurs.
Demain nous partons pour BAGAN par le speed boat (prix des billets 66€.)
La route de MANDALAY
c’est ainsi que l’on nomme le fleuve IRRAWADDY,
il mesure 2710 Km de long et descend des
cimes de l’Himalaya jusqu’ au golfe du Bengale. Artère vitale du pays, compte
tenu de l’état des routes, le fleuve est large et les berges très hautes.
Par endroit des accès aux villages ont été creusés dans
la berge pour permettre le débarquement des passagers ou de marchandises. Nous
entrevoyons quelques scènes de la vie locale, de petites navettes fluviales
traversent le fleuve.
Le bateau local que nous croisons met
plusieurs jours à faire la remontée mais il semble réservé au Birmans.
BAGAN
Nous sommes attendus au débarcadère
par le service des taxes (20 $ pour deux).
Nous logeons au May kha la chambre à 15$ est spacieuse et agréable l’accueil
est vraiment très charmant, la patronne
très gentille et serviable tout au long de notre séjour, une bonne adresse.
Nous démarrons notre visite en taxi collectif
pour rejoindre OLD BAGAN ou se situe le
site.
Imaginer sur 50 Km2 près de 2000
temples pagodes et stupas, un vrai rêve.
Ils ont été construits entre le XI et le XIII siècle.
Nous sommes émerveillés par toutes
ces constructions disséminées dans la campagne, toutes différentes,
qu’elles soient de
taille modeste ou majestueuse, ressemblant
à des pyramides ; en briques ou en
stuc.
La vue du haut de l’un de ces édifices
est magnifique, nous resterons assis au sommet
une bonne heure à profiter du calme.
Pour notre seconde journée nous avons
loué des vélos. Nous continuons notre visite en poussant vers new Bagan et les
bords du fleuve. Sur le chemin du retour nous nous perdons dans un village d’artisans.
Demain nous quittons ce magnifique
site pour rejoindre le lac INLE par le bus : 38 $ pour
deux. Le bus est surchargé, la route très rapidement se transforme en chemin de
terre.
LE LAC INLE
Nous avons choisi de nous installer à
Nyaungshwe, situé au nord du lac, nous
logeons à la Guest-house « for sisters »en fait elles ne sont
plus que deux.
Les chambres sont correctes mais
petite sans fenêtre nous sommes au bord du canal, l’ambiance est très
familiale.
Le lac Inle mesure 20km de long sur 8
à 10 de large. C’est un vrai jardin flottant. Les pêcheurs rament avec une de leur
jambe.
Le canal est l’artère principale du
lac et des barques à moteur circulent toute la journée. C’est un incessant va
et vient de longues pirogues noires. Un vrai cordon ombilical où tout transit
pour l’approvisionnement des 40 villages flottants qui sont disséminés sur le
lac, transport de personnes de marchandises, des fruits et légumes cultivés sur
les iles flottantes du lac
Des tonnes de tomates arrivent, elles
sont déchargées, triées, misent en caisse
puis transférées dans des camions par des portefaix.
Ces camions reprennent la route
chaque soir pour ravitailler Rangoon, un
vrai défi car la routes est si étroite.
Le soir les jeunes femmes rentrent sous les toits de tôle avec leur
gamelle et un petit sachet de tomates.
Le lendemain nous partons sur le lac
accompagnés par notre hôtesse nous visiterons les villages principaux autour du
lac des pagodes
Le lendemain nous partons pour une longue
marche qui nous conduira vers « LE MONT CAVE « nous visiterons une école et comme
partout autour du monde donnerons des stylos à la maitresse
Nous passerons ensuite prendre un
verre à « DEVIN RED MONTAIN ESTATE »
Une vigne gérée par un français. il
produit un sauvignon blanc ; il vend essentiellement aux hôtels à touristes
de Rangoon.
Pour notre avant dernière journée
nous partons visiter le monastère de SHWE YANPAY le l’autre coté de la
ville ; les marais sont protégés par une longue digue entourée de villages,
la ballade est très animée et certains paysages
font penser à la Brière.
Nous ne quitterons pas la ville sans
la traditionnelle visite au marché
Demain retour su RANGOON
Le bus part à 15h et nous arriverons
après un voyage assez éprouvant à 4h15 du matin à la gare de bus central de
Rangoon. Une animation assez indescriptible règne, des bus partout, des taxis, nous finissons par négocier un taxi
collectif pour rejoindre la ville.
Nous retournons à l’hôtel Three
seasons hôtel », malgré notre réservation celui-ci est complet, la
patronne toujours aussi charmante malgré l’heure nous installera dans la cour
et nous servira le thé. Le petit déjeuner sera le bienvenu.
Nous retournons manger une dernière
fois dans notre restaurant favori heik san PH 295015 N° 71/51 middle.
Nous consacrerons notre dernière
journée à la visite de la ville et du quartier musulman et d’un magnifique parc
où se retrouvent les peintres et les amoureux.
Départ pour Paris il nous reste 2$ en
poche
Promis nous reviendrons
Ce pays est trop beau
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